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Photos
de Paphiopedilum Concolor en culture
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L'habitat
naturel de Paphiopedilum concolor est l'un des plus étendus du genre
Paphiopedilum, allant du sud de la Thaïlande au sud de la Chine en
passant par le Cambodge ou le Vietnam.
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Pour
ma part j’ai pu l’observer dans
l’ouest de la Thailande, dans la province de Kanchanaburi (zone
entourée en rouge sur la carte à gauche), où il est
malheureusement en voie de disparition ayant été sur-collecté pendant
des années. De fait il devient très difficile de trouver cette espèce
et donc de l’observer en milieu naturel. Il faut
prendre la voiture, puis la moto sur des chemins de terre, et enfin
marcher plusieurs heures, en terrain difficile pour observer paphio
concolor dans cette région.
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L'habitat
: paphiopedilum concolor se
retrouve dans une région de montagnes calcaires (limestone mountains)
dans la région de Kanchanaburi, à relativement basse altitude (entre 150
et 600m environ). Dans toute la région , comme dans le reste de la
Thailande, le développement des zones de culture a conduit à une
déforestation importante et à la destruction de l'habitat naturel de
nombreuses espèces animales et végétales. L'habitat de paphiopedilum
concolor dans cette région est constitué de falaises calcaires très
abruptes couvertes d'une forêt plus ou moins dense selon les endroits. De
part la nature du terrain ce sont des zones difficiles d'accès. La pierre
qui constitue ces falaises porte en thai le nom de "dent de
cheval" en raison du fait qu'elle présente des arêtes très
acérées et coupantes, rendant par ailleurs l'escalade des parois
particulièrement difficile...
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La forêt qui recouvre ces falaises
est formée essentiellement de bambous épineux entrelacés et de petits
arbustes à feuilles persistantes. Un tapis de feuilles sèches recouvre
le sol par endroits, formant en se décomposant un humus de surface de
quelques cm. |
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Observation
des plantes : tout d'abord il est important de souligner le très
faible nombre de plantes rencontrées en plusieurs heures de marche et de
recherche. Mon guide, en plus des amis thais, était un paysan local qui
fréquente assidument ce terrain pour y récolter notamment plusieurs
espèces de champignons fort appréciées des thais. Il connaît chaque
recoin des forêts denses de bambou et trouve son chemin sans peine
malgré l'absence de chemin visible.
La progression dans la forêt
de bambous est particulièrement pénible, ceux-ci étant pourvus
d'épines qui nous blessent au passage. Mes bras en conserveront les
traces pendant plusieurs semaines! Après quelques heures de progression
dans cette forêt il faut escalader les falaises de limestone qui se
dressent à pic au milieu de la forêt.
L'ascension devient vite
périlleuse et mes amis thais finissent d'ailleurs par renoncer au pied
d'une falaise à voir le 1er site, me laissant poursuivre seule avec le
guide. Nous nous frayons un chemin vers le sommet, en franchissant par
endroits des passages très étroits où il faut ramper sur des surplombs
larges de 40-50 cm au plus… |
A l'arrivée, nous pouvons observer
après un peu de recherche quelques jeunes plantes de paphio concolor
fixées à l'apic de la falaise, un peu au delà de notre point
d'observation. Les plantes sont installées dans un creux dans la roche
dans lequel semble s'être accumulé un peu d'humus. |
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Quelques plantes semblent fixées
directement sur la roche, comme cette jeune plante dont l'absence de
pigmentation laisse à penser qu'il s'agit d'une alba |

A peu de distance, nous trouvons
également une petite colonie de plantes de faible envergure, installées
dans un entrelac de morceaux de bois en décomposition, dans une poche
dans la roche |
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Les plantes
sont exposées à l'est et bénéficient donc d'un ensoleillement matinal.
Cette zone est particulièrement aride pendant la saison sèche et seule
une brume matinale apporte un peu d'humidité au lever du jour. Il peut ne
pas y avoir de pluie pendant plusieurs semaines et pour les plantes dont
les racines sont fixées directement sur la roche, avec très peu d'humus
au pied, cela signifie une longue période de sécheresse.. Les
températures dans cette zone peuvent être très fraîches la nuit,
descendant pendant une dizaine de jour en janvier-février à 5-8° avant
de remonter autour de 15-20° pendant le reste de l'hiver. Les journées
sont belles et ensoleillées, avec des températures très agréables
l'hiver, entre 22 et 30° en journée. |
Nous
redescendons ensuite, retrouvons mes amis (auxquels je tais la découverte
du concolor alba, afin d'être certaine que l'idée ne leur viendra pas de
demander au guide d'aller le leur chercher), et continuons notre marche
dans la foret de bambou pour nous rendre sur 1 autre site où nous
trouvons plusieurs plantes de taille plus importante, ayant sans doute
échappé à la collecte en raison de leur difficulté d'accès et de leur
éloignement de zones habitées et cultivées. |
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Même
si les Paphiopedilum concolor ont des feuilles relativement coriaces leur
permettant d'endurer des périodes de sécheresse il est possible de
penser que les plantes fixées directement sur la roche ont un
développement sans doute limité par la pénurie d'eau en période
sèche. Quelques plantes rencontrées dans ce secteur sont fixées
perpendiculairement sur les falaises à pic, avec peu d'humus présent au
pied et reçoivent uniquement des eaux de ruissellement. L'exposition est
en général à l'est, mais quelques plantes sont installées sur des
versants de falaise orientés à l'ouest et bénéficient d'un
ensoleillement en fin de journée. |

La
photo ci-dessus permet de bien voir la façon dont les racines de la
plante sont installées
dans
la poche d'humus, sur une faible profondeur. |
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Un tapis de feuilles de bambou
sèches en surface et en décomposition en profondeur recouvre les racines
de certaines plantes. Les plantes installées de cette façon semblent
connaître un développement plus important. A cet endroit, les plantes
sont installées plus à couvert, entourées d'arbustes et de bambous
épineux. Elles sont également installées dans des poches d'humus plus
profondes que sur le 1er site. La plante la plus importante rencontrée
comporte 8 pousses adultes et pousse dans un creux de la roche sur un
tapis de feuilles de bambou en décomposition, ce qui semble présenter un
terrain plus favorable. |

Le
plus gros specimen rencontré : une dizaine de pousses,
les
plus grandes feuilles mesurent environ 20 cm de long pour 3 à 4 cm de
large. |
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Sur le chemin du retour nous
observons quelques exemplaires de Seidenfadenia mitrata poussant en
situation ombragée (étonnant pour cette vandacée?) sur différents
arbres. Nous ne sommes malheureusement pas en période de floraison pour
cette espèce non plus, ce qui me prive de l'occasion de humer son
exceptionnel parfum d'agrumes !
A suivre dans un prochain article : une
synthèse des pratiques de culture des brachypetalums en Thailande, fruit
de discussion étalées sur plusieurs années avec mes amis cultivateurs
thais… |
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