La
multiplication végétative des orchidées...
Article posté par
Irène, le 1er Février 2003
Il y a quelques temps sur le forum on a parlé de
bouturage. J'ai retrouvé un vieil article paru dans « l'Orchidophile »
de 1985 (ça nous rajeunit pas !!!) et qui s’intitule :
« Les possibilités de la multiplication végétative de phalaenopsis ».
C’est un article de Jürgen Hölters qui a été publié initialement dans Die
Orchidee (Vol.34 n°/1983). Voici ce que j’en ai tiré d’intéressant :
Le procédé le plus simple, mais avec lequel les résultats
sont en contre-partie moins certains, est la culture des yeux dormants, en
atmosphère chaude saturée d'humidité, DAERR (1967) signale avoir réussi
à faire se développer les yeux dormants de deux espèces de
phaloaenopsis en les plaçant dans de la mousse humide. Deux petites
pointes vert pâle sont apparues, mais ont cependant cessé de se développer
après 3 mois.
Cette réussite
partielle a incité TEWS (1976) à couper une tige florale pour la placer
dans un sac de plastique transparent, simplement rempli d'eau du robinet.
Le sac a été ensuite fermé et suspendu dans une serre d'appartement.
L’œil le plus bas, encore immergé dans l'eau, a grossi après environ
4 semaines et développé sa première feuille. Au bout de 16 semaines au
total, la plante était suffisamment développée pour être rempotée.
Cet exemple montre que l'on peut obtenir des résultats avec beaucoup
d'espèces sans employer de technique complexe. |

Photo d'un keiki se développant
sur une hampe florale de phalaenosis. La photo est tirée de ce
site
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Un procédé, qu'on peut qualifier de semi-stérile,
a été expérimenté en 1965 par URATA et ses collaborateurs. Il consistait à
désinfecter à l'autoclave des verres à pied remplis d'un milieu de Knudson C
modifié et fermés hermétiquement par une membrane en caoutchouc.
L'entre-noeud inférieur des boutures de tiges florales, après avoir été stérilisé
à l'alcool et à l'hypochlorite, est planté dans le milieu nutritif à travers
la membrane, de façon à ce que l’œil dormant se trouve encore au-dessus
d'elle. Un petit tube bourré de coton, traversant la membrane, sert à équilibrer
la pression interne du récipient de culture avec celle de l'extérieur. 3
semaines plus tard, les premiers bourgeons foliaires apparaissent et au bout de
4 à 5 semaines, les racines commencent à se développer.
Cette méthode présente l'avantage de réduire les
risques de l'infection qui débute souvent, dans les cultures stériles, à
partir des tissus situés immédiatement sous l'écaille protectrice de l’œil.
Les inconvénients de cette méthode sont que les plantes ainsi développées
n'ont encore formé aucune racine au bout de 8 mois et qu'aucun résultat n'a pu
être obtenu à partir des plantes à floraison rose.
La culture en milieu stérile de boutures d'yeux
dormants a été dès 1949 mise en pratique par ROTOR. Depuis, de
nouvelles méthodes perfectionnées ont été publiées, telles dans les
années 60, celles de SAGAWA, KOTOMORI, et SCULLY, plus récemment KOCH,
REISINGER et ses collaborateurs, ARDITTI et ZIMMER. Toutes ces méthodes
consistent à provoquer le développement d'un oeil dormant porté par un
élément de tige florale dans un milieu spécial et en conditions
aseptiques.

Ce keiki a été séparé
de la plante mère et est maintenant prêt à être rempoté. La photo est tirée
de ce
site
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Les tiges florales sont divisées à cet effet en éléments
de 2 à 3 cm de long comportant chacun un bourgeon dormant. Après stérilisation,
chaque bouture est placée dans un récipient contenant un milieu de
culture spécial. L'emplacement des yeux sur la tige florale a deux
effets. KOCH a mis en évidence le fait que les bourgeons dormants
provenant de la base de la tige sont plus sensibles aux infections que
ceux du sommet. Par ailleurs, les yeux dormants de la partie inférieure
de la tige florale ont tendance à développer avant tout des plantules (développement
végétatif). Plus les yeux prélevés se situent sur le haut de la tige,
plus la tendance à développer des tiges florales (développement
génératif) s'accentue.
D'après les recherches
de TANAKA et SAKANISHI, seuls les deux yeux dormants les plus bas présentent
une poussée de type végétatif par des températures inférieures à 20°C.
les deux yeux supérieurs restent dormants ou présentent un développement
du type génératif sous forme de hampe florale. A 25°C les deux yeux
inférieurs ainsi que celui situé immédiatement au-dessus se développent
végétativement. Si, en finale, on élève la température à 28°C, les
4 yeux dormants développent des plantes et la floraison est totalement
inhibée.
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Voilà, il y en a encore une bonne page, car plein de références
sont indiquées quant aux chercheurs et leurs travaux, mais s'il y en a
qui veulent jouer les apprentis sorciers !!!
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